Foulées du Vietnam 2012.Course de la Minorité Muong.Ferme du Col Vert.
Mercredi 9 mai 2012.
5h45 Réveil pour quelques exercices de muscu avant d'aller prendre le petit-déjeuner, buffet européen ou local. Il nous faut aussi boucler les valises car le soir nous partons directement en train pour Hué.
7h30 Rassemblement pour le chargement des bagages et départ en bus vers le site de la course.
La boucherie juste à côté de l'hôtel
Nous quittons Hanoï pour plus d'une heure de route avec les bouchons matinaux
9h30 Nous arrivons dans le village et il fait déjà bien chaud Nous sommes accueillis en musique par les femmes en costume de la minorité Muong.
Aujourd'hui c'est un parcours de 19 km (nous en ferons bien plus) pour les coureurs et 9 km pour les marcheurs, avec une boucle très vallonnée que ne feront pas les marcheurs. Ce fut à la fois un bien et un mal pour eux, car elle était rude cette côte mais que la vue était belle
Briefing du directeur de course.
Le parcours a été un peu modifié à cause des pluies.
Sophie distribue un tracker GPS MyGeolive à ceux qui le souhaitent. Ce système permet de nous suivre en direct et même en différé (ce que je ferai à mon retour). J'ai donc pris un tracker pour avoir une trace de mes parcours, mais aussi par sécurité, des fois que je me perde en chemin ou bien qu'il m'arrive un accident
Ne pas oublier la bouteille d'eau avant le départ. Ensuite ravitaillement km 5,10 et 15 à peu près...
Les marcheurs partent les premiers. Pour nous, l'attente commence à être longue d'autant plus que la chaleur augmente Et l'ombre se fait rare
Et c'est durant cette attente à l'ombre que je me suis retrouvée aux côtés de Christian, un participant qui était aussi avec moi aux Foulées de la Soie en Chine en 2008.
Jeunes vietnamiens qui participent à cette course.
10h30 Enfin le départ
Je déclenche ma Polar, surtout pour surveiller ma FC et ne pas me mettre dans le rouge dès le départ, il faut garder des forces pour la rude partie vallonnée. Malgré la grosse chaleur, ça part vite devant, même ma copine Monique se laisse emporter par l'excitation de cette première foulée au Vietnam
Le parcours n'est pas trop difficile au début avec des chemins de terre battue, de pierres rocailleuses, seule la chaleur est handicapante. Nous traversons des villages, encouragés par les habitants, des rizières bien verdoyantes. Après 20 minutes de course, le ciel s'assombrit dangereusement
Et 10 minutes plus tard c'est la grosse pluie de mousson, bienvenue pour nous rafraîchir un peu
Pratiquement 20 minutes à courir sous des cordes de pluie tiède, c'est une première, je suis trempée comme si je sortais d'une douche tout habillée, mon short pèse Et c'est à partir de là que mon téléphone a montré des signes d'embuage
Du coup je ne pourrai plus prendre de photos des paysages
Et plus tard ce sera ma montre, donc plus de contrôle de FC pour finir ma course...
12h00 Voici la dernière photo que j'ai prise
Nous suivons le même chemin que les marcheurs puis nous devons prendre à droite alors qu'eux tournent à gauche. C'est le début de notre boucle de 5 km avec la grosse difficulté, un raidillon montagnard de plus de 400m à 40%
A partir de là, ça change de terrain, beaucoup plus rocailleux et vallonné. Depuis un moment j'ai perdu Monique, je cours toute seule avec quelques coureurs par ci par là. A un endroit, je me retrouve en face d'un buffle je ne suis pas très rassurée, mais il s'arrête... je passe en marchant tranquillement tout en le saluant
et dès que je l'ai passé, il repart
Le coureur devant moi a attendu un peu pour savoir si j'avais bien passé l'obstacle
Sympa de sa part. La course reprend avec de plus en plus de passage en côtes, chacun se demandant s'il y a vraiment un mur
parce que ça grimpe déjà pas mal
Et puis tout à coup, après une bonne grimpette, m'y voilà devant ce mur Je suis tellement surprise que je m'arrête au pied et lève la tête, je n'ai jamais grimpé un tel truc, y a pas ça dans ma forêt
Une photo de Philippe où l'on aperçoit Monique au début du mur, pour vous donner une idée
Je crie aux 2 coureurs que j'ai passés que le mur est là Je ne sais pas s'ils m'entendent mais bon... Je réfléchis vite fait à comment m'y prendre... Je commence de face, mais je sens que ça glisse un peu, mais heureusement que la pluie est tombée bien avant
Alors je continue les pieds perpendiculaires à la côte, je n'avance pas vite, je laisse passer un coureur.
Puis je change de tactique, je m'aide de la végétation, en veillant à ne pas tomber sur des branchettes épineuses, déjà que certaines ne sont pas solides De temps en temps je m'adosse au tronc d'un petit arbre pour reposer mon palpitant. Ah ! j'enrageais de ne pouvoir faire une photo de là-haut
Un autre coureur me passe alors que je me reposais, s'inquiétant aussi de mon état, mais tout allait bien, merci
Plus on monte et moins il y a de verdure,et plus il fait chaud.
La partie la plus raide étant passée, je peux continuer normalement. En voyant des bambous en travers du chemin, pour retenir la terre sans doute, je pense que la côte est terminée, et bien non, ça continue encore un bon moment, moins raide certes mais le soleil chauffe de plus en plus alors c'est dur dur
Et puis enfin j'aperçois un contrôleur SDPO, l'infirmier si je me souviens bien. Je lui dis qu'il aurait dû y avoir un photographe ici Il me montre un point d'eau pour me rafraîchir et me dit que je suis la 2ème féminine, je suis surprise. Maintenant il va falloir redescendre, et il me conseille de bien lever la tête pour suivre la rubalise accrochée dans les arbres, certains se sont déjà perdus, et être prudente car la descente est difficile. Non seulement difficile mais en plus il va falloir enjamber des barrières
J'ai d'ailleurs hésité à ce passage...mais j'ai vu la rubalise plus loin donc c'était bon. Le terrain était vraiment plein de trous.
Et puis j'arrive devant un long ruban de rubalise en travers du chemin...Je ne vois de rubalise ni à droite ni à gauche dans les arbres, bizarre...A droite il y a un talus avec un champ derrière mais je ne vois rien, pourtant j'entends des voix au loin...Alors je contourne par la gauche et je descends quelques mètres pour voir... toujours rien...y a une trace de chemin mais pas de rubalise en vue... Du coup je décide de me planter là et attendre le coureur qui me suit. Quand il arrive, lui non plus ne sait pas trop où aller...Je remonte un peu pour voir au niveau des dernières rubalises passées... Pfff ! il y a bien une autre trace qui part plus vers la gauche mais pas de rubalise en vue non plus... Et ouf, un deuxième coureur arrive, je redescends avec lui et c'est là que, de nouveau devant ce long ruban de rubalise tendu en travers, en tournant mon regard à droite vers le talus buissonneux et la petite ouverture, je vois en arrière plan un morceau de rubalise Sauvée
Et maintenant j'ai deux éclaireurs pour continuer cette descente, avec encore quelques hésitations par endroit. En tout cas ils étaient bien plus à l'aise que moi
Et un deuxième contrôleur SDPO, le médecin, qui nous pointe et me dit que je suis la première féminine. Alors là je suis encore plus surprise Un des coureurs aussi car sa femme était devant lui (là je ne savais pas encore qui elle était, Valérie la gagnante de ces Foulées), et puis je n'ai passé aucune fille... Mais il est formel, aucune autre n'est passée par ici, donc seule conclusion, elle s'est perdue et a pris un autre chemin... Et bien, j'ai bien fait d'attendre mes sauveurs
Merci encore Jean-Charles et Patrick
Nous continuons la descente, elle devient moins difficile, ils prennent de l'avance mais je les laisse partir.
La boucle est terminée et quelle boucle, je m'en souviendrais toujours de ce mur
Le parcours revient sur une partie commune avant la boucle et au carrefour il y a Jean-Claude qui prend note de notre état et nous encourage pour la fin. Maintenant c'est tout plat mais en plein soleil, sur route. Une longue ligne droite où je rattrappe un des coureurs qui m'a aidée pour la descente. Après avoir tant piétiné dans cette montagne, je profite de ce plat pour accélérer et dérouiller mes gambettes Je suis toute seule sur cette route et à un moment j'ai eu peur de ne plus être sur la bonne voie, je ne voyais plus de drapeau rouge
Personne en vue au loin... Je continue quand même et suis rassurée à la vue d'un drapeau. La fin du parcours me semble long sous cette chaleur, je suis encore bien trempée à force de m'arroser.
Et puis enfin je croise des coureurs qui m'annoncent bientôt l'arrivée Leurs encouragements redonnent du punch et je fonce, enfin façon de parler, vers ce grand champ en plein soleil sous les encouragements de tous ceux déjà là et bien contente d'en avoir terminé
Voilà pour cette belle première course, chaude et difficile, mais dommage pour les photos J'étais tellement contente d'être arrivée que j'en ai totalement oublié d'arrêter et de déposer mon tracker, je m'en suis rendue compte seulement en remontant dans le bus avant de partir
Presque tout le monde est à l'abri du soleil sous la tente où se trouve la collation d'arrivée. Je n'ai pas trop faim donc je vais d'abord me mettre au sec. J'étale mes affaires au soleil pour les faire sécher et je vais rincer mes chaussures chez l'habitant. Il y a un puits avec de l'eau, et un tuyau d'arrosage. Certains se douchent complètement. Je dois dire que j'étais quand même un peu dans le cirage, car j'en ai complètement zappé que j'avais mon APNR dans le bus et j'aurais pu prendre des photos
Je vais déposer mes chaussures (Adidas Response Trail) au soleil pour qu'elles sèchent un maximum avant d'y placer les Stuffitts. Et je vais enfin prendre une petite collation. Il y a beaucoup de fruits, bananes, ananas, fruits du dragon, oranges vertes, et boissons.
Monique est arrivée 1/2h après moi, elle a bien souffert de la chaleur et n'était pas très bien. A tel point qu'en cherchant une chaise, elle s'est posée sur une caisse de bouteilles d'eau en polystyrène dont le couvercle n'a évidemment pas supporté le poids, et du coup elle s'est retrouvée les fesses au frais Nous avons bien ri
Mais bon, ensuite je l'ai accompagnée avec un tabouret au point d'eau, elle était vraiment HS
Elle n'avait plus de force, j'ai nettoyé ses trails, ses chaussettes et je l'ai raccompagnée sous la tente pour qu'elle mange un peu quand même.
Et cela se termine avec les podiums et la remise des maillots de couleur : jaune pour le 1er homme, orange pour la 1ère femme, vert pour le meilleur sprinter au km2. Et à chaque étape le maillot rouge de Mr Nez Rouge représenté par une personne différente, le tirage au sort ayant eu lieu queques jours avant le départ.
Les résultats et classement de l'étape ici.
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Le parcours vu de MyGeolive. En vert ma trace.
(En jaune je pense que ce devait être un autre parcours prévu)
La boucle en montagne de plus près
Le passage du mur
Et le détail de mon hésitation
La fin du parcours
20,62km en 3h00min22
Il est ensuite temps de reprendre la route pour aller déjeuner à la Ferme du Col Vert.
C'est dans un décor magnifique que nous sommes accueillis.
Nous avons la possibilité de nous doucher et d' aller ensuite piquer une tête dans la piscine
Ce que je vais faire bien évidemment et ça fait un bien fou Ensuite un déjeuner à base des produits de la ferme devant un spectacle de chants et de danses.
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Hélas nous ne devons pas nous attarder car nous avons un train à prendre le soir. Comme nous avons pris du retard, nous n'avons pas le temps de dîner dans le restaurant près de la gare, nous aurons droit à un plateau repas dans le train.
19h00 environ, arrivée à la gare.
Tout était prévu d'avance pour l'occupation des compartiments dans les wagons lits. Nous avons une étiquette collée derrière notre dossard avec le nom du duo avec lequel nous dormirons. Avec Monique, nous sommes donc avec Adria et Nheza.
Et comme c'est jour d'anniversaire de Monique, je lui offre un petit cadeau et nous allons fêter ça après notre repas dans le wagon-bar tout au bout du train. Pour y arriver nous devons traverser les différentes classes de wagons, des couchettes par 6 jusqu'aux wagons avec des banquettes en bois...
Anecdocte : nous avons passé au moins 1/4h à comprendre comment ouvrir notre compartiment de l'intérieur une fois la porte bloquée, et comment l'ouvrir de l'extérieur... un truc de fou
C'est un des guides vietnamiens qui a dû nous montrer le système
Et en revenant du bar, nous ne trouvions plus notre compartiment pourtant nous n'avions bu que du coca
Une belle soirée de rigolage
Plus de 600km en train, 14h de voyage. Nous devons arriver vers 9h00 à Hué.
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